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J’évoquais ici l’importance de l’admiration dans l’amour et surtout la nécessité de l’exprimer, de dire son admiration à nos proches.

Je voudrais juste, dans le prolongement de cette pensée, vous donner quelques idées utiles pour mieux vivre (c’est d’ailleurs la meilleure définition de l’attente des patientes qui me consultent).

La première piste m’est fournie par Spinoza. Je l’ai rencontré à 20 ans, enseigné que j’étais par mon maître, Gilles Deleuze. Ce que j’en ai retenu et qui est central chez Spinoza est l’importance de la joie. Il souligne qu’il est essentiel d’aspirer à cet état auquel je pense qu’il faut y adjoindre de la gaîté[1]. Il est vital de se permettre de rire de bon cœur, d’en rechercher les occasions (mon exemple récent : le film « Le p’tit truc en plus ») et de fuir les prétendus comiques qui axent leur production sur la méchanceté ou le sarcasme. Le corollaire est banal : souriez ! Souriez pour rien, souriez aux gens que vous croisez dans la rue, quitte à passer pour simplet, et souriez surtout aux enfants, vous verrez leur surprenante réponse !

 

La deuxième pensée est d’exprimer souvent votre affection par um abraço (un hug, un embrassement si vous préférez). On le sait tous et pourtant on n’ose le pratiquer, le pratiquer sans raison, gratuitement ! On reçoit autant que l’on donne et même davantage.

 

Une troisième piste s’exprime depuis l’antiquité par la formule latine age quod agis, fais ce que tu fais. C’est ce qu’avait répondu un vieux sage aux portes de la mort à ses disciples venus lui demander son secret. Il leur a dit : « lorsque vous marchez, marchez ; lorsque vous mangez, mangez ; lorsque vous lisez, lisez, etc. ». Les jeunes disciples se sont dit « il nous prend pour des nigauds, retournons lui demander la vérité ». Et il leur a précisé : « lorsque vous marchez, vous êtes déjà dans le lieu où vous allez ; lorsque vous mangez votre belle tranche de pain au levain, vous pensez déjà à la belle tranche de pastèque qui vous attend ; lorsque vous lisez, vous pensez déjà à ce rendez-vous que vous avez prévu ».

 

J’y ajouterai, pour 2024 : lorsque vous regardez un film à la télé ou au cinéma, ne regardez pas votre écran de téléphone ; lorsque vous buvez une bière avec des amis, ne répondez pas au téléphone ; lorsque vous vivez un moment précieux, un lieu magique, ne prenez pas de photo, vivez l’instant ; certes Google a une mémoire infinie mais la votre est tellement plus précieuse ! Faites ce que vous faites. (un mot très tendance l’évoque, mais m’agace : pleine conscience).

Pour finir, une confidence bien triviale : j’ai acheté des jardinières, du terreau, de l’engrais et j’y ai semé plein de petites plantes aromatiques. Eh bien le premier geste de ma journée, après le petit café, c’est d’aller les regarder, les admirer dans leur énergie vitale à croître.

 

Si vous avez d’autres pistes, je suis preneur ; n’hésitez pas, j’attends vos commentaires !

 

[1] « Affectum laetitia, ad mentem & corpus simul relatum, titillationem vel hilaritatem voco » [« l’affect de joie, lié en même temps à l’esprit et au corps, je le nomme chatouillement ou allégresse »] (Éthique, III, 11, scolie ;)

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