Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je voudrais vous faire part d’expériences qui ont été menées auprès de tout petits bébés et qui ont permis de découvrir certaines capacités du nouveau-né tout à fait surprenantes et que personne n’avait soupçonnées.

Une observation clinique très fine a mis en évidence un comportement particulier du bébé de 5 ou 6 mois tentant manifestement de guérir sa mère souffrant clairement d’un état triste voire dépressif. Dans les bras de cette mère en souffrance, ce bébé tentait par tous les moyens -sourires, babil, mimiques, gestuelle, petits cris - de l’égayer et de tenter d’obtenir un sourire en réponse.

De nombreuses expériences similaires ont démontré la validité de cette découverte.

Pour élargir la question, on peut avancer, en paraphrasant Françoise Dolto, qu’on aurait bien tort de ne pas considérer un bébé comme une personne et de pas oser lui parler avec des mots d’adultes alors qu’on le sait incapable de prononcer la plupart de ces mots et encore moins de les comprendre. Cela reste encore mystérieux même si l’on peut expliquer cette capacité de compréhension par la perception de ce qu’on appelle un infra langage. Toutes les expressions du visage sont captées et interprétées dès la plus tendre enfance par l’enfant. L’expérience ci-dessus va plus loin puisqu’elle implique non seulement une capacité mais surtout une véritable pulsion thérapeutique. L’enfant veut soigner sa mère dont la souffrance lui est insupportable.

Je parlais de ces expériences à l’un de mes fils qui est lui-même père et il a rebondi immédiatement par le récit d’une expérience similaire. Il y a peu, rentrant du travail à midi pour s’occuper de sa fille de 20 mois, en l’absence de la maman, il assumait le repas du bébé mais il était physiquement très stressé, contrarié et souffrait de migraine. Et, curieusement, sa petite-fille se montra particulièrement docile, calme et compliante. Pas la moindre exigence, le moindre caprice, la moindre opposition ; clairement elle avait à cœur de respecter le besoin de sérénité de son papa, sans que celui-ci ait eu besoin de le lui dire.

Nous sommes tous les deux convenus de  ce qu’il ne faut jamais hésiter pour le parent en mal-être à dire à son enfant, même tout petit, qu’il ne va pas bien et qu’il est un peu souffrant ou même qu’il est énervé ou contrarié et qu’il a besoin d’être tranquille. L'enfant sera rassuré si le parent lui dit:"tu sais, je suis énervé mais ce n'est pas contre toi, tu n'y es pour rien" et un conflit sera évité.

Ce besoin de silence, voire de non communication , s’il n’est pas exprimé, engendre une incompréhension possiblement conflictuelle et extrêmement fréquente dans les relations… de couple ! Et c’est une situation que je rencontre couramment dans des thérapies de couple.

In fine, dans une relation duelle, si l’on n’a pas envie de parler ou d’écouter il vaut toujours mieux l’exprimer : « je ne suis pas fâché, j’ai juste besoin de silence », l’autre n’aura pas ainsi besoin de faire des risettes pour distraire sa compagne !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :