En janvier 1977, Libération publiait un manifeste soutenant la pédophilie. L’actualité nous ramène à cet article, signé à l’époque de noms célèbres tels Jean-Paul Sartre, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles et Fanny Deleuze, Philippe Sollers, Jack Lang, Bernard Kouchner… Et son auteur, Gabriel Matzneff.
Vanessa Springora publie fin 2019 un livre, "Le consentement", dans lequel elle décrit l’emprise qu’il a exercé sur elle dans les années 80 quand elle était mineure. Toute la problématique est résumée dans ce titre ; en effet l’argument spécieux de tous ces intellectuels pervers -car il s’agit bien de perversion- est que les enfants et les adolescents ont une sexualité et qu’on ne pourrait donc pas reprocher à un adulte de solliciter cette sexualité pour initier et entretenir des relations sexuelles avec eux, à partir du moment où ils auraient accordé leur consentement. Mais ce raisonnement est pervers car il ne tient aucun compte de trois choses : le pouvoir d’emprise exercé par l’adulte, la séduction qui flatte le narcissisme de l’enfant, fier de pouvoir plaire à un adulte et surtout, ce qui est retenu par la loi, l’absence de discernement ; l’enfant, l’ado ne peut comprendre les implications désastreuses pour son psychisme et sa sexualité future d’accepter ce genre de relation.
La différence fondamentale entre les jeux sexuels courants entre enfants ou ados et l’approche sexuelle par un adulte est qu’entre enfants il s’agit d’une découverte, d’une exploration de son corps et du corps de l’autre ; quête normale, que l’on doit seulement modérer et accompagner d’un discours approprié.
Ce qui est nouveau, par rapport aux années 80, c’est la possibilité fournie aux enfants, de très bonne heure, à connaitre une initiation à toute la palette des jeux sexuels, mais sous l’éclairage pornographique. Il suffit pour cela d’un smartphone ou d’une tablette. D’une part un enfant de 10 ans sait, pour l’avoir vu en image vidéo, ce que sont une pénétration, une fellation ou une sodomie ; d’autre part, du fait de l’accessibilité de ces images, il a des signaux émis par son corps lui procurant une excitation et, disons le mot, des désirs qu’il peut souhaiter assouvir. S’il rencontre un adulte pervers qui sera troublé par son innocence, les conditions sont réunies pour un scenario désastreux.
Et là, deux cas de figure :
- soit l’agression sexuelle est commise par un parent et elle est aggravée par la situation incestueuse,
- soit il s’agit d’un(e) ado qui publie sur les réseaux sociaux des images de son corps et ils feront l’objet d’approche de la part de pédophiles qui chercheront à provoquer une rencontre, l’anonymat des réseaux facilitant la dissimulation.
Il est difficile de pourchasser ces pédophiles et les services spéciaux de la police ou des gendarmes s’y emploient. Vous ignorez peut-être qu’il existe une association qui s’est fixée pour but de piéger ces criminels. Vous pourriez trouver des enseignements sur elle en cherchant « Team Moore » sur les réseaux. Ils ont copié ce qui se fait depuis longtemps au Royaume Uni où la pédophilie est un fléau majeur et reconnu.
Mais la première des choses à faire, en tant que parents, est d’être particulièrement vigilant sur l’utilisation des tablettes et smartphones car les pédophiles connaissent toutes les ruses pour piéger des enfants souvent naïfs et crédules. La deuxième -mais elle requiert beaucoup de tact- est de neutraliser les mensonges sur la sexualité véhiculés par Youtube et autres, en ayant le courage de parler sexualité avec vos enfants. Dites-vous que l’affaire Dutroux a laissé de nombreuse zones d’ombre. La pédophilie est presque une sorte de sport, d’activité où des « élites » se retrouvent, se reconnaissent, rarement démasquées. Rien n’est jamais terminé, clos, c’est un cancer.